Suzanne Renaud – Poèmes
On entend vaguement…
On entend vaguement rôder par les labours
Novembre au pas feutré de brindilles de bruits.
Le silence mûrit âprement comme un fruit
Oublié sur la haie ;
Le silence grandit en nous comme une plaie.
Nous voilà seuls, livrés sans nul détour
À cet inexorable amour
Qui travaille au fond de l’ennui
À coups plus profonds et plus sourds
Quand vient l’amère fin du jour
Pour arracher notre âme à sa gangue de nuit.
Suzanne Renaud
In : Œuvres [2]. Les gonds du silence