Bohuslav Reynek – Poèmes
Angoisse
J’entends une plainte dans l’ombre,
La chatte noire va mourir,
Nul vivant ne peut lui répondre,
Nul ne peut plus la secourir.
Le chagrin me serre le cœur,
À mon front monte une pâleur.
Mais sous ma main une présence
Se glisse : chaleur et douceur ;
Un petit chat blanc, sans défense,
Hôte de paix, de confiance,
Nuage en fleur, poignée de bonheur.
Toujours cette angoisse est la nôtre,
Deux épines percent nos cœurs,
L’espoir est nu comme la mort,
Lequel des deux vêtira l’autre ?
Qui frissonne quand se rencontrent
L’espoir et nous… nous et la mort ?
Bohuslav Reynek : Úzkost
Traduit par Suzanne Renaud
In : S. Renaud, Œuvres [1]. Dílo.